Officiellement nouveau :

Revue de presse du PETIT DICTIONNAIRE ÉNERVÉ DE NOS VIES DE CONS

Le Canard Enchaîné

22/09/2010

Des Oméga 3 aux spécialistes de « l’incruste » en passant par les obsédés des « dress codes » et des « passwords », l’auteur de « L’élégance du maigrichon » passe en revue les tics et les tocs de notre épique époque. Voici l’ancien nouveau philosophe « qui dit le vrai et fait le beau », le métrosexuel, qui « doit se contenter du air love (équivalent libidinal de la air guitare) », et l’instituteur à qui il faut rendre hommage car « il assure à lui tout seul le boulot de 10 flics et de 20 parents divorcés ».
Grâce à ce dico épatant, on distinguera le cadre du privé (« qui peut s’offrir une maîtresse à talons hauts et un infarctus foudroyant ») du cadre du public (« qui doit se contenter d’une secrétaire en arrêt maladie et d’une dermite chronique »).
Fioretto ? Une légende urbaine !


COUPURES DE PRESSE :


L’ÉCHO

Présenté sous la forme d’un petit dictionnaire, voici le résumé impitoyable de nos petites manies de citoyens du XXIe siècle. Une époque peuplée de gadgets technologiques et d’habitudes qui feraient hurler de rire nos ancêtres. Le récit est parfois féroce, mais toujours drôle.
Les lecteurs du magazine Fluide Glacial vont retrouver avec plaisir (ou avec qui vous voulez) Pascal Fioretto, chroniqueur pour le magazine mais aussi écrivain, journaliste, nègre littéraire… Les autres, intrigués sans doute par le titre provocateur de l’ouvrage, vont découvrir le talent de flingueur de l’auteur. Doté d’un humour féroce, Pascal Fioretto a le don de mettre à terre nos petites habitudes de citoyens branchés. Pour mieux les piétiner. A coups de talon.
De A comme actrice à Z comme zen, le dictionnaire n’évite aucun sujet de notre quotidien peuplé de choses et d’attitudes inutiles. Adepte de l’auto-dérision, Pascal Fioretto aime se moquer de lui-même ; servir de fusible pour mieux dénoncer nos travers. Avec comme cible principale notre mode de vie de nomade dont les poches sont remplies de gadgets technologiques destinés à nous permettre de communiquer. ” Le nomade communicant garde en permanence un œil vigilant sur le niveau de charge de ses auxiliaires de vie. ” Mais comment faisaient nos ancêtres pour communiquer, dans la préhistoire, celle des années où les gsm, ePods, ePads et autres PDA n’existaient pas ? On peut se poser la question.
Vraiment énervé, l’auteur dresse aussi le portrait, à la plume (ou plutôt la souris) trempée dans le vitriol, de ces humains qui ont choisi de vivre autrement que la majorité. Les emo, le fainéant professionnel, le gothique, le geek, le pensionné débordé….
” Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas ” aurait pu dire Malraux. Pour le siècle on ne sait pas encore, mais pour l’auteur on est affirmatif. Spirituel, il l’est. Notamment dans la définition des entrées de ce dico. Définition du zen : ” quand le sage lui montre son doigt, le fou regarde la lune . ” Low-cost ? ” Du vol en bande organisée ” Définition de l’instit ? ” Il s’est fait maître “.
Comme pour tout dico, on n’est pas censé le lire de la première à la dernière entrée, mais ici on se surprend à lire les chroniques les unes après les autres. Certaines sont plus faibles que d’autres, certes, mais il faut être drôlement déprimé pour ne pas apprécier l’humour de l’auteur, assez proche de celui de Jean Yanne.
Petit dictionnaire énervé de nos vies de cons (éditions de l’Opportun).
Au fait, pourquoi un tel titre ? ” Je suis de mon époque. Je m’accroche de toutes mes forces à la crinière de cette modernité galopante que rien ni personne ne pourra arrêter. Et ça m’agace ” souligne Pascal Fioretto.
On l’a bien compris, l’auteur n’est pas un disciple de cette ” branchitude ” actuelle composée de métrosexuels, de iPods, de iPads, de chats (pas le félin, l’autre), de connexion sans fil, de vols low-cost pour le bout du monde, de soirées entre voisins que l’on aime un soir avant de les détester le reste de l’année… Bref, comme il le souligne en introduction à son dico, ” tout ce qui fait mon époque à la con. Qui est aussi, je le crains, un peu la vôtre. ”

Philippe Degouy


FHM